La troisième croisade et Cœur de Lion (1189 – 1182)

12 Fév 2013 | Publié par mus dans Histoire de la littérature française | Le Moyen Âge
Cœur de Lion en route pour la croisade
Cœur de Lion en route pour la croisade

La « croisade des rois » face à Saladin 

Après la seconde croisade, l’Orient et l’Occident musulmans et chrétiens vivent de nouveau assez souvent en bons termes. Plutôt un statut quo qui semble arranger tout le monde. Mariages mixtes et échanges commerciaux se multiplient. A ce moment l’Egypte et la Syrie sont  dirigées  par un sultan du nom de Salâh al-Dîn (Saladin). Personnage important du Levant, car il y avait étendu son règne et avait pris soin aussi de bâtir de bonnes relations avec les chrétiens. Mais Saladin n’apprécie pas le comportement de certains seigneurs de guerre zélateurs, que ce statut quo n’arrange pas. Après  avoir défait les chrétiens à Hattin ou Attîn, il s’empare  de Jérusalem le 2 octobre 1187 et rend l’ensemble de la Palestine aux musulmans. Les forces chrétiennes sont repoussées jusqu’ à  Tripoli et Tyr (Liban),  Antioche (Turquie), Margat (Syrie). L’Occident chrétien va devoir  partir pour la troisième fois en croisade. Elle sera cette fois celle des rois, car allait être menée  par Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse (empereur Germanique), Philippe Auguste (le roi de France) et Richard Cœur de Lion (le roi d’Angleterre). Avec ces trois puissants souverains elle avait toutes les chances d’aboutir, et pourtant.

Quand Philippe Auguste faillit

La croisade des rois connait un drame le 10 juin 1190, avant même d’arriver à son but. Barberousse se noie dans les eaux glacées d’un torrent  de Cilicie (sud de la Turquie actuelle) en voulant prendre un bain pour certains, en traversant une rivière avec son armure pour d’autres. Philippe Auguste de son côté se démobilise et décide de rentrer au pays, ce qui est considéré comme une trahison. Il veut profiter de l’engagement de Richard dans cette aventure,  pour  s’emparer des  possessions en terre française de ce dernier. Abandonnés par les autres, le roi Anglais et ses hommes se battent  héroïquement  seuls. Il est sur le point de marcher sur Jérusalem, mais entre temps Saladin avait reçu d’importants renforts  et bien fortifié la ville. C’est  que celui-ci tenait aux lieux saints plus que tout. Richard comprend vite qu’il serait bien périlleux de continuer à se battre. Il se résigne à conclure un accord avec un adversaire qu’il, par ailleurs, respecte pour sa vaillance: Jérusalem restera  sous contrôle musulman, mais les pèlerins chrétiens non armés pourront s’y rendre en toute quiétude. Richard obtient aussi que la bande qui va de Jaffa à Haïfa, le long de la mer Méditerranée, soit cédée aux chrétiens. C’est avec cette issue quelque peu honorable, qu’il  rentre chez lui vers la fin septembre. Ainsi s’achève la troisième croisade comme la seconde, sans que Jérusalem ne soit revenue aux mains des chrétiens.

 

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